Charles-Joseph Brassard Deschenaux (1752-1832), né à Québec, est le fils aîné de Joseph Brassard Deschenaux, secrétaire de l'intendant François Bigot et seigneur de La Durantaye; sa mère, Madeleine Vallée, est la fille du seigneur de Neuville. Brassard Deschenaux fait ses études au Petit Séminaire de Québec et est ordonné prêtre en 1776. Il exerce son ministère à l'île d'Orléans puis à Beaumont, avant de se voir confier la cure de Notre-Dame-de-Foy, à Sainte-Foy, en 1782. En 1786, il est nommé curé de la paroisse de Notre-Dame-de-l'Annonciation, à L'Ancienne-Lorette, mais il dessert aussi Sainte-Foy occasionnellement. À la mort de son père, en 1793, il hérite, avec ses frères et sœurs, des seigneuries de Neuville, de Saint-Michel et de Livaudière, et d'une partie de celles de Bélair et de Beaumont. Il occupe enfin le poste de grand vicaire de l'évêque de Québec de 1809 à 1832, année de son décès à L'Ancienne-Lorette.

Ce personnage réputé coloré n'a pas toujours fait l'unanimité parmi ses paroissiens. En 1792, par exemple, les habitants d'un rang se plaignent au gouverneur et à l'évêque que leur curé refuse de dire une messe pour venir à bout d'une invasion de sauterelles, affirmant qu'il s'agit d'une superstition. Il n'en voit pas moins au bien-être de ses ouailles puisqu'il est parmi les premiers curés à doter son église d'un poêle, vers 1800. Il consacre aussi ses revenus de prêtre à aider les démunis, qu'il invite régulièrement à sa table. Homme érudit, il rassemble une bibliothèque fort respectable pour l'époque et reçoit régulièrement notables et administrateurs, comme il sied au grand vicaire et seigneur qu'il est également.

Il est possible aussi que la rue Descheneaux ait été nommée en l'honneur d'un certain M. Descheneaux, signataire d'une pétition demandant un changement constitutionnel, le 14 novembre 1874.

Ancien toponyme
La rue Descheneaux portait initialement le nom d'avenue Descheneaux, adopté vers 1954.