Jean Le Normand (1609-1666), originaire du Perche, en France, arrive en Nouvelle-France vers 1646 avec son frère Gervais (1597- vers 1665) et son jeune neveu, aussi prénommé Jean (1637-1706). Charpentier de son métier, Jean Le Normand s'est engagé pour trois ans auprès de Charles Legardeur de Tilly. Son frère et lui obtiennent conjointement, en 1647, une terre sur la Grande Allée, puis les Jésuites leur accordent une concession dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, sur la rivière Saint-Charles. En 1650, Jean Le Normand épouse Jacquette Vivray ou Vivier, née au Poitou. Le contrat de mariage est signé dans la maison de Legardeur à la Pointe-à-Puiseaux, à Sillery. Au printemps de 1661, Barbe de Boulogne, veuve de Louis d'Ailleboust de Coulonge et d'Argentenay (vers 1612-1660), ancien gouverneur de la Nouvelle-France, engage Jean Le Normand à la châtellenie de Coulonge dont elle vient d'hériter. Cette vaste propriété, en exploitation depuis 1650, se déploie depuis la Grande Allée jusqu'à la falaise. Devenu veuf l'été suivant, Jean a tôt fait de se remarier, en septembre, avec Romaine Boudet. Il cède alors à Gervais les terres qu'il détient dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges et poursuit son travail de fermier à Coulonge, jusqu'à ce qu'il soit emporté par la maladie en 1666.

En dépit de ses deux mariages, Jean Le Normand n'a pas eu de descendance. C'est son neveu Jean, époux d'Anne Le Laboureur et père de 12 enfants, qui est l'ancêtre de la plupart des Normand qui ont fait souche partout au Canada et dans certains États américains, notamment en Louisiane.