Originaire de Berthierville, Raoul Chênevert (1889-1951) est l'un des architectes les plus en vue à Québec, des années 1920 jusqu'à son décès. Ce diplômé de l'École polytechnique de l'Université de Montréal est notamment l'associé de Georges-Émile Tanguay. Pendant 25 ans, Chênevert est l'architecte attitré de la Commission scolaire de Québec, d'où sa grande production d'édifices scolaires dans les années 1920 et 1930. De plus, il se voit confier la conception d'un grand nombre d'édifices publics par les divers paliers de gouvernement. Ainsi, doit-on à ce spécialiste de l'architecture institutionnelle l'édifice Honoré-Mercier sur la colline parlementaire, l'aile de la rue Sainte-Anne de l'hôtel de ville de Québec, l'ancien bureau de poste, voisin de la gare du Palais, l'Hôtel Clarendon, la maison Gomin ainsi que plusieurs résidences.

Ancien toponyme
Lors de son ouverture, le 20 avril 1900, la rue Chênevert s'appelait Saint-Charles, du nom de Charles de Glandelet (1645-1725), un prêtre d'origine bretonne très actif en Nouvelle-France : écrivain, professeur, prédicateur, secrétaire de Mgr de Saint-Vallier, grand vicaire, supérieur de diverses communautés religieuses et neuvième supérieur du séminaire de Québec. Les talents multiples de l'abbé de Glandelet ne suscitent pas toujours l'unanimité. Ses relations avec l'évêque seront particulièrement difficiles à tel point que Mgr de Saint-Vallier demandera aux supérieurs du séminaire de Paris de le rappeler en France. Mais les difficultés semblent s'estomper et l'abbé ne cessera d'exercer plusieurs fonctions jusqu'en 1723, année où il quitte Québec pour le monastère des Ursulines de Trois-Rivières où il ira finir ses jours.